dimanche 27 décembre 2009

Emilie Simon en concert à l’Aéronef, Lille

J’ai assisté Samedi 12 décembre dernier au concert à Lille de la trop brève tournée d’Emilie Simon. Fin septembre sortait son quatrième album studio « The Big Machine » que l’on peut très certainement qualifier de tournant dans sa carrière. L’artiste déploie des ailes d’envergure internationale. Bien loin de l’électro intimiste de ses débuts, elle s’expatrie à New-York et trouve un nouveau son avec le producteur Mark Plati (Bowie, The Cure, Hooverphonic, Louise Attaque, Alain Bashung).

Les premières notes du disque explosent littéralement et nous emmènent dans un voyage où chaque mesure compte. Au contraire des titres formatés et répétitifs qui inondent les radios FM, chaque morceau délivre ici de multiples nuances sonores, des mélodies travaillées, des arrangements fouillés jusque dans le moindre sample, le plus petit bruitage.





Si la forme est bien ancrée dans XXIème siècle (texture résolument moderne, instruments synthétiques, rythmes dance), le fond puise dans l'inconscient collectif de ma génération trentenaire. Les mélodies de The Big Machine s’enracinent dans les références incontournables de la pop 80s, Kate Bush et Cocteau Twins en tête.

La technique vocale d’Emilie Simon s’envole également vers des sommets. La voix claire, puissante, versatile, c’est avec une maîtrise de diva pop qu’elle délivre les 12 titres de l’album. Que de chemin parcouru depuis ses premiers pas, en 2003, lorsqu’elle nous susurrait « oh mon amour, ton grain de voix fait mon bonheur à chaque pas » !

6 ans déjà en effet et une carrière bien remplie. 3 albums studio qui marquent une forte progression artistique ; la bande originale du film « La marche de l’Empereur » ; de multiples prix (Deux victoires de la musique, nommée aux Césars, au prix Constantin).

Samedi soir, donc, l’Aéronef de Lille accueillait un public de fans conquis d’avance. En 1h30 de spectacle, l’artiste interprète magistralement son nouvel album et revisite ses anciens titres. Les morceaux se fondent dans un tout parfaitement cohérent, les arrangements 2009 s'adaptant parfaitement aux mélodies des débuts.





Sur scène la formation est minimaliste : une batterie, un bassiste et Emilie au centre, en grande prêtresse des synthétiseurs, control freak du clavier et des potentiomètres. Son bras gauche enchâssé dans un gant techno-techno hérissé de boutons et de câbles, elle est tour à tour chef d’orchestre, chanteuse, claviériste, programmatrice de synthé en temps réel. Un tour de force de précision et de maîtrise.

S'il faut trouver des points négatifs à cette performance, disons que l'artiste est restée bien distante avec son public. Choix artistique ? Timidité ? L'interaction se limitera à un petit « merci » de temps en temps. Un petit regret, aussi : quel plaisir cela aurait été de l'entendre reprendre un titre de Kate Bush, inspiratrice de cet album.

Il faut au passage souligner le courage d'Emilie Simon d'honorer sa tournée malgré l'évènement qui a bouleversé sa vie privée juste avant la sortie de son album, fin septembre. Son petit ami ingénieur du son et producteur François Chevalier, 29 ans, a été en effet un des premiers Français tués par la grippe A.

Quoi qu'il en soit, face au succès de la tournée, deux dates ont été ajoutées in extremis au Casino de Paris en janvier. Alors qu'attendez-vous, réservez vos places !



* *

Crédit photo concert : Flickr "Désinvolt".

dimanche 13 décembre 2009

Fin de service

La grève du RER A continue demain. Ces quelques images témoignent de la gare Opéra / Auber presque totalement vide vendredi midi. Vision surréaliste d'une des stations les plus chargées de la région parisienne en temps normal.





"Fin de service matin, reprise à 16h30". Il est 13h38.

Une touriste asiatique hébétée et incrédule erre sur le quai fantôme. Les escalators fonctionnent à vide. Les rares voyageurs devront attendre au minimum 3 heures pour voir un train sur cette voie.




mardi 6 octobre 2009

Portrait robot d'un couple aisé à Paris

La revue "Challenges", numéro 182, titre cette semaine sur le salaire des cadres. Outre les grilles de salaire moyen / mini / maxi par profession, ils nous donnent le salaire brut annuel moyen des cadres en France qui se situerait ainsi à 55,900 euros.

Faisons alors un petit calcul. Imaginons un couple marié ou pacsé qui travaille et souhaite vivre à Paris. Imaginons que les deux époux soient cadres "dans la moyenne". Ils cumulent donc un salaire brut annuel de 111,800 euros. Selon les critères habituels pratiqués par les politiques, l'INSEE, etc. ce couple se situe donc dans "Les Aisés".

Ils gagnent à peu près 85,000 euros net annuel et vont payer 12,000 euros d'impôts sur le revenu (1,000 euros par mois). Leur salaire confortable de 7,100 euros par mois peut être utilisé à 33% pour emprunter dans le but d'acheter un appartement.

Actuellement les taux d'intérêts sont très bas, disons qu'ils arrivent à négocier un emprunt de mensualité 2350 euros, à 4.30% sur 20 ans. Ils peuvent ainsi emprunter 380,000 euros, belle somme (près de 2,5 millions de francs...). Le prix moyen de l'immobilier à Paris est actuellement 6 150 € / m2, leur endettement sur 20 ans à 33% de leurs revenus va donc leur permettre d'habiter un beau 60 m2.

Voilà ce que c'est d'être aisé, en France, à Paris. 60 m2 d'espace vital dans un quartier moyen.

(Et je ne parle pas des non cadres, des juniors, des célibataires, ... qui doivent se contenter de moins).
(Et je ne parle pas non plus des "bons" quartiers, des étages élevés, des balcons, etc... qui ramèneraient l'espace vital à moins de 40 m2).

lundi 5 octobre 2009

Nouveau jouet

Leica vient de sortir un télémètre numérique aux caractéristiques remarquables, le M9 (belle revue sur Luminous Landscape). La "Tentation Leica" qui me titillait depuis des années devient trop forte. Mais avant de me lancer pour un M9 il m'a semblé judicieux de commencer par un modèle argentique, classique, pour me faire la main sur ce système radicalement différent.

Me voici donc avec un magnifique M6 et son Summicron 50mm f/2.





Un bien bel objet, dès qu'on l'a en main on se sent bien, confortable. Il est évident que tout, ici, a été pensé pour le photographe, pour la photographie. L'ergonomie est le résultat d'un siècle de petites améliorations successives. Pourtant la série M est bien différente des appareils réflexes bourrés d'automatismes.

La mise au point est manuelle. Le réglage de la lumière également. Le cadrage se fait via un viseur dans lequel des lignes indiquent les limites de sa photo. Toutes ces choses sont en fait des avantages pour "faire de la photo" (au lieu de laisser faire une électronique).

A suivre pour les premiers résultats...

lundi 7 septembre 2009

Quand le monde avait peur

Ce weekend j'ai regardé le film Watchmen. Il s'agit de l'adaptation plutôt fidèle de la bande dessinée américaine du même nom. Le Comic, publié en 1986/87, était déjà impressionnant par sa liberté de ton et par le nombre de « grand sujets sérieux » qu'il aborde. Le film amplifie la dimension visuelle, sans (trop) sacrifier l'histoire. Le livre est, je crois, la seule oeuvre graphique à avoir été classée par le magazine Time parmi les 100 meilleurs romans en langue anglaise de tous les temps.





Une grande partie de l'histoire a pour sujet une potentielle 3ème guerre mondiale. Chaque personnage, d'une manière ou d'une autre, vit dans l'attente et la crainte de l'annihilation nucléaire. « J'en ai assez d'avoir peur » dit Damien.

Quelques jours plus tôt j'ai entendu à la radio Russians, la chanson de Sting de 1985 sur le même thème. Nous étions alors en plein coeur de la Guerre Froide, et je réalise à quel point les Américains vivaient avec cette peur. Il faut dire qu'à de nombreuses reprises la tension est montée entre l'Est et l'Ouest lors de conflits comme la guerre du Vietnam ou la crise des missiles de Cuba.


What might save us me and you
Is that the Russians love their children too
– Sting, 1985




J'ai également connu une personne d'origine Russe qui m'avait raconté qu'à l'école on leur rabâchait que l'occident c'était « les méchants ». Les exercices d'alerte pour apprendre à descendre au bunker ou se réfugier sous la table en cas d'attaque étaient réguliers, eux aussi.

Et finalement j'ai l'impression que nous, en France, nous n'avons jamais été vraiment conscients de cette menace. Un peu à mi-chemin, « entre deux mondes », on devait s'imaginer que le risque s'arrêtait à nos frontières, comme pour le nuage Tchernobyl.

Puis en 1989 c'est la chute du Mur de Berlin. Sur le moment les conséquences n'étaient pas évidentes, mais depuis le monde a radicalement changé, jusqu'à l'inclusion dans l'Europe d'anciens pays communistes tels que la Roumanie, la Lettonie, l'Estonie. Personne n'a plus vraiment peur de l'Est. On ne voit plus de russes dans les films de James Bond. Ou alors ce sont des bandits, pas des espions.

La grande peur du XXème siècle a été remplacée par de multiples menaces : Terrorismes, Crise financière, Réchauffement climatique.

vendredi 7 août 2009

Musique : Yuksek "Away from the sea"

En période estivale, pour occuper les vacances il est bon de remplir son iPod de nouveautés musicales de qualité. J’ai ainsi découvert le premier album de Yuksek. De son vrai nom Pierre-Alexandre Busson, ce D.J. de Reims est maintenant producteur et compositeur.





On peut classer l'album dans le style electro-dance, proche du disco. On y retrouve les influences de la scène électronique française (Daft Punk, Air) ou internationale (Benassy Bros, Chemical Brothers). Chaque détour musical amène d’ailleurs son lot de références, comme un petit jeu de piste dont le terrain de jeu serait les 30 dernières années musicales.

Dans le tube Extraball c’est « The Time Is Now » en référence au standard dancefloor de Moloko. Hommage également à Daft Punk dans This Is Not Today en reprenant le slogan de l’hymne dance internationale « One More Time ». A Certain Life commence par une rythmique certainement inspirée du très 80s Cargo d’Axel Bower. Le très pop So Far Away nous amène peut être même du côté de Bowie et son Everyone Say Hi…


1. Break Ya
2. Tonight
3. A Certain Life
4. Extraball
5. Take A Ride
6. I Could Never Be A Dancer
7. So Far Away From The Sea
8. Little Dirty Trip
9. This Is Not Today
10. I Like To Play
11. So Down
12. Freak O Rocker
13. Eat My Bear
Hidden. Tonight, folk remix


Le son est énorme, la rythmique extrêmement efficace, tout en restant toujours mélodique. En cela la scène française electro s'oppose finalement à la techno pure et dure venue d’Allemagne (Karftwerk, Elen Alien, …) qui, souvent, privilégie la texture sonore et le beat à la mélodie.

Le single Tonight (ici en images) est un vrai tube dancefloor, du concentré d'énergie qui donne furieusement envie de bouger ! A écouter d’urgence.

Mais lors de ce voyage musical d’une cinquantaine de minutes, on passe également par une véritable odyssée électronique à la Jean Michel Jarre (I Could Never Be A Dancer), du quasi R&B (So Down), du folk (remix acoustique de Tonight en morceau caché derrière Eat My Bear).

Après Laurent Garnier, Daft Punk, Air et quelques autres, Yuksek semble bien être le nouveau nom de la scène française electro à suivre de très très près.

jeudi 23 juillet 2009

Conquête spatiale : une autre époque

Que de battage médiatique autour de l'anniversaire de l'alunissage des américains en 1969 ! 40 ans : même pas un cinquantenaire. Il fallait vraiment qu'Obama ait besoin de focaliser ses électeurs sur autre chose que la crise pour qu'il fasse ainsi célébrer cet anniversaire en grandes pompes...

Et tout le monde est enthousiaste. De quoi ? Je ne comprends pas. Pour ma part, je trouve au contraire pitoyable de voir à quel point le monde a changé. Je m'explique.

Le 25 mai 1961, le président Kennedy annonce la conquête de la Lune. Le 20 juillet 1969 la lune est décrochée pour lui, à titre posthume. Durée : 8 ans.

Une trentaine d'années plus tôt, en janvier 1939, Niels Bohr découvre la fission nucléaire. Dans la foulée les prémices de ce qui va devenir le projet Manhattan se mettent en place. On connaît la fin : deux bombes foudroient le Japon en août 1945. Durée : 6 ans.

Aujourd'hui la capacité d'entreprendre des États-Unis est au point mort. Son industrie agonise. La NASA avoue travailler sur une nouvelle mission habitée vers la Lune depuis 2004 avec pour objectif une première tentative concrète en... 2020. Durée estimée : 16 ans, pari qui ne sera certainement pas tenu.

On se souvient donc avec nostalgie d'une autre époque. Une époque où de grands projets pouvaient aboutir dans des délais humainement acceptables. Où les motivations et les budgets étaient bien présents. Où le monde avait un sens, une direction.

Alors que sa première décennie s'achève, il est grand temps que le 21ème siècle trouve sa voie, sa motivation et sorte de son errance molle. Les grands projets écologiques qui fleurissent ici et là seront-t-ils l'électrochoc tant attendu ? Parviendront-t-il à changer le monde en 10 ans ou moins ?

En attendant les nostalgiques peuvent lire ou relire l'excellent Voyage dans lequel l'auteur, Stephen Baxter, fin connaisseur de la Nasa, imagine ce qui aurait pu se passer si Kennedy n'était pas mort à Dallas. Aurait-il encore repoussé la frontière avec la conquête de Mars ?

lundi 20 juillet 2009

Ecologie : il faut construire "ingénieur" !

Actuellement la construction d'une maison est en général une expérience unique. Des solutions sont mises en place selon les circonstances, le terrain, l'orientation, le budget, les goûts de l'acheteur, les compétences (et les envies) des artisans ou du promoteur, etc.

En design, une telle réalisation unique a un nom. Cela s'appelle un prototype. Et comme n’importe quel prototype c’est original et nouveau, mais imparfait. Les solutions retenues sont toujours perfectibles, parfois franchement à revoir.

En principe pour arriver à un produit "fini" et utilisable, plusieurs prototypes successifs sont nécessaires, qui vont permettre d’affiner les aspects ergonomiques, techniques, financiers...

Une maison n'étant construite qu'une fois, ses habitants devront subir pendant de longues années tous les défauts d'une conception imparfaite par nature. Cela peut aller de dysfonctionnements graves (problèmes d'étanchéité, d'isolation, ponts thermiques, chauffage mal dimensionné pour l'hiver, canicule ingérable en été, …) à des désagréments mineurs (plan électrique mal fichu, isolation phonique insuffisante, …).

Aujourd'hui, j'ai l'impression que nous sommes à un tournant historique. Le passage d'un mode d'habitati bétonné, sans réflexion aucune si ce n'est le coût et la facilité de mise en œuvre, à un habitat écologique, en meilleure harmonie avec ses habitants. Le problème est que les techniques de construction "écolo" sont aussi nombreuses que difficiles à évaluer et combiner. Isolation intérieure ou extérieure ? Quels matériaux de construction ? Quel mode de chauffage ?

Il est grand temps de considérer la construction de maisons comme un véritable projet d'ingénieur, en appliquant des techniques scientifiques pour évaluer, sélectionner et assembler les meilleures solutions. Une fois les choix effectués, un prototype zéro doit être construit pour valider les calculs et la faisabilité. Puis ce "design" doit être répliqué sur de nombreuses constructions, en organisant une collecte régulière d'informations afin d'améliorer sans cesse le produit.

Oui, la maison du futur est un produit qui peut et doit être fabriqué comme tel. Quelques rares constructeurs ont compris cette démarche :
- Maisons Phoenix en France avec sa gamme Maison du bon sens,
- Le breton Domespace et son étrange maison rotative,
- Le suédois NextHouse qui a l'approche la plus aboutie : cabinet d'étude puis fabrication à la chaîne en usine. Leurs intérieurs contemporains haut de gamme sont magnifiques tout en restant à des tarifs compétitifs.

jeudi 16 juillet 2009

Musique : Amandine Bourgeois, 20m2

La nouvelle star 2008, Amandine, a sorti il y a quelques semaines son premier album "20 m2". Pas forcément révolutionnaire à la première écoute, ce disque mérite qu'on y revienne plusieurs fois pour révéler son charme.

Il renferme en effet quelques vraies jolies mélodies bien chaloupées dans un style blues, folk de très bon goût. Là dessus Amandine place des textes très humoristiques qui rappellent parfois la plume maîtrisée de ses aînées Anaïs ou Zazie.





La jeune artiste compose l'essentiel de l'album, parfois en collaboration avec son père pour les textes. Jeanne Cherhal signe la jolie chanson "L'Etranger", dans un style très (trop?) proche de son propre album "L'eau".

J'ai tout particulièrement aimé "Du temps" (chanson lente à la très belle mélodie soulignée de violon) et "Les loustics" (texte plein d'humour et rythme endiablé qui vrille en zouk sur la fin). La production, enfin, est de qualité globalement très correcte même si ça manque parfois un tout petit peu de finesse dans les arrangements.

mercredi 15 juillet 2009

14 juillet en France

Ce midi au journal de TF1, commentaire du présentateur :
"Un 14 juillet calme hier soir, seulement 500 voitures brûlées".
Douce france...

dimanche 5 juillet 2009

Restaurant "Les Elysées", Hotel Vernet, Paris 8ème

Samedi soir dîner dans ce bel établissement parisien, célèbre pour sa verrière Napoléon. Malgré le tarif plus que raisonnable, Gault et Millau lui attribuent un joli 17/20, a priori un bon rapport qualité prix, donc...

Manque de chance le restaurant fonctionne en juillet et août en effectif réduit et ne sert que... 3 tables dans un salon au lieu de la quinzaine de tables sous la verrière. Le second est aux commandes de la carte estivale très appétissante. Au menu ce soir :


Chair de Tourteau , avocat façon guacamole, aspic de poivrons
Côtes d’agneau de Pré salé du Mont St Michel, tian de légumes au pesto de pistache
Pêche de vigne façon Melba


Les assiettes sont simples mais fort bien réalisées avec des produits d'une fraîcheur et d'une qualité exceptionnelle. Les cuissons sont parfaites, les sauces légères et discrètes, la présentation est belle sans excès ni manières. Le dessert est un peu en retrait. Le vin au verre (Médoc 2004) est plus qu'honnête, ce qui n'est pas le cas de la coupe de champagne, trop chèrement tarifée.

Une telle expérience culinaire à Paris : trois plats, café et vin pour moins de 60 euros par personne est assez incroyable pour être soulignée. Vivement la rentrée pour visiter de nouveau ce lieu et profiter pleinement de la verrière et du chef !

lundi 1 juin 2009

Musique : Olivia Ruiz est Miss Météores à l'Olympia

Vendredi, la tournée d'Olivia Ruiz faisait une halte au mythique Olympia de Paris. Concert complet, tellement complet que deux dates parisiennes sont ajoutées en novembre au... Zénith !



C'est toujours un plaisir immense de retourner dans cette salle à l'acoustique hors norme. Le son y est toujours d'une qualité inouïe, d'une pureté cristalline, aux millions de détails. J'ai toujours cette étrange impression, dans cette salle, qu'il n'y a pas d'amplification, que c'est en fait un concert acoustique juste "rendu plus fort" par une sorte de rideau magique devant la scène...

Pendant presque deux heures non stop, Olivia Ruiz a développé un spectacle exceptionnel. Elle amène la salle dans son univers, autant par le visuel que par la musique. Le décor, très travaillé, explore les thèmes du dernier album : la nature, les ombres, le grand miroir, la balançoire et permet de nombreuses variations de lumières.

Quant à la musique, le ton très rock donné par l'album se confirme. Les morceaux doux alternent avec des passages aux guitares saturées où les décibels et les lumières se déchaînent.

Plus encore que sur le précédent album "La Femme Chocolat", l'influence de son compagnon Mathias Malzieu est omniprésente. Le choix des instruments se rapproche énormément des canons du célèbre groupe de Mathias, Dionysos. Banjo, mini guitare, scie musicale, cuivres, il ne manque que le violon d'Elisabeth "Babet" Maistre pour que le tableau soit complet. D'ailleurs Mathias vient sur scène chanter un titre avec Olivia, de même que son père Didier Blanc, la chanteuse de Lonely Drifter Karen (également en première partie, bof), et d'autres.

Ainsi, Olivia Ruiz nous emmène dans son monde à la Amélie Poulain, emprunt de nostalgie et de rêve. De magnifiques pépites mélodiques et des textes allant de la simplicité du terroir aux envolées oniriques. Des musiciens parfaits de technique et de nuances.

Le public est sage mais conquis, fait les cœurs sur les tubes Elle panique, J'traine les pieds ou J'aime pas l'amour. Standing Ovation pour terminer cette belle soirée.

jeudi 21 mai 2009

Exposition : Henri Rivière à la BNF

A l'occasion de la nuit des musées Samedi dernier, j'ai visité l'exposition dédiée à Henri Rivière à la BNF. Cet artiste breton du début du XXème a brillé par son utilisation virtuose des moyens de reproduction mécanique : lithographie, eau forte et... gravure sur bois selon la méthode japonaise.

La première partie de l'expo insiste sur l'utilisation de cette technique particulière. Henri Rivière n'est jamais allé au Japon mais il est tombé amoureux des gravures des grands maîtres nippons dont il est devenu collectionneur.





Sans aucune formation académique dans le domaine des arts, il fréquente les salons parisiens, fréquente les artistes en vogue de l’époque et se lance dans les techniques de reproduction mécaniques : lithographie, eau-forte et gravure sur bois. La méthode Japonaise consiste à graver sur du bois poli (généralement du cerisier), à l'aide de gouges, le motif d'une des couleurs de l'oeuvre.

Chaque planche en bois apporte ainsi un ton. Les gravures des maîtres peuvent comporter jusque 10 planches et autant de couleurs. L'exposition compare les oeuvres de Henri Rivière avec celles du très célèbre Hokusai.





Une telle présentation "côte à côte" permet de bien juger de l'influence de l'esthétique japonaise sur le Français. Les thèmes liés à la mer ont sans doute semblés naturels pour ce breton dont la maison était balayée par les embruns. Pourtant, si l'appropriation d'une culture orientale vers 1900 est assez exceptionnelle, la comparaison n'est pas à l'avantage du français. Les oeuvres des maîtres restent plus pures, plus fines, plus dynamiques.

Le français est tout entier voué à s’approprier la technique pour, par exemple, restituer avec finesse toute la dynamique de l’écume de mer. Du coup, l'artiste passe parfois en arrière plan tant le technicien prends de la place.

Chez Hokusai, au contraire, la technique n'est qu'un outil pour raconter une histoire toujours centrée sur l'homme. Ainsi, la grande vague si célèbre est avant tout une menace qui pèse sur les pêcheurs sur leur frêle embarcation. La disproportion entre la vague qui occupe tout le tableau et les hommes à peine visibles nous fait sentir notre petitesse face aux caprices de la nature.





Tout comme les Japonais, Henri Rivière va également publier de nombreuses séries d'oeuvres autour d'un thème. Hokusai compose les Trente-six vues du mont Fuji, le français s'attaque aux Trente-six vues de la tour Eiffel, une magnifique série de lithographies aux tons beige et oranges.






Il est très intéressant de voir, également, que le français est un précurseur du style "Bande Dessinée" et de la ligne claire. Certaines images semblent directement issues d'albums modernes. Hergé connaissait-t-il l'oeuvre d'Henri Rivière ? D’ailleurs beaucoup considèrent que Hokusai est, pour sa part, le premier dessinateur de Manga au Japon...





Pour la deuxième partie de son oeuvre, Henri Rivière abandonne totalement les moyens de reproduction mécanique pour se consacrer entièrement à l'aquarelle. Alors que bien souvent les aquarelles sont des tableaux un peu fades aux tons délavés et aux formes floues, celles de Henri Rivière sont colorées, précises, douces, magnifiques !



Télévision : 7ème prime pour La Nouvelle Star

Mardi il n'y avait plus que 5 candidats en compétition pour La Nouvelle Star 2009. Exceptionnellement, la programmation musicale a été faite à partir de propositions du public sur le site web de l'émission. Je retire une impression très mitigée de cette soirée, rien de catastrophique, rien d'exceptionnel non plus.

Un mot d'abord sur les chansons de groupe. Par deux fois (Waterloo d'Abba en introduction et Spacer de Sheila and the B Devotion ensuite), Soan a fait preuve d'un mauvais esprit certain. Oui ce n'est pas son style de musique. Oui ce n'est pas sa tasse de thé de s'habiller disco. Mais il pourrait avoir l'intelligence de jouer le jeu par respect pour le public au lieu de bâcler ça n'importe comment ! Il est vraiment rebelle, celui-là. Je comprends totalement son point de vue, en décalage total avec l'esprit commercial de l'émission. Mais il doit réaliser que le public et M6 lui offrent une chance incroyable d'être là !

Thomas commence avec Ca plane pour moi, le tube de Plastic Bertrand en 1979, qu'il revisite avec une énergie de tous les diables. Philippe lui reproche une fois de plus un manque d'originalité artistique. 1 rouge et 3 bleus.

C'est curieux, il semble vraiment fait pour ces tubes Disco et pourtant il massacre Love Today de Mika. Il a de gros problèmes de rythme, il est souvent décalé par rapport à l'orchestre. Et une fois de plus on peine à trouver un sens artistique dans tout ça. 3 rouges et 1 bleu.

Leila, pour son premier passage, a la lourde tâche de reprendre le magnifique Babooshka de Kate Bush en 1980. Musicalement, la reprise est de qualité même si on regrette un peu l'absence des bruitages de verre brisé si typiques de l'original. C'est très bien en place, nuancé, malgré l'extrême difficulté vocale de chausser les babouches d'une artiste aussi exceptionnelle de Kate Bush. 4 bleus.

Par contre, visuellement, le doigt pointé et le pas de danse "like an Egyptian" de Leila commencent à m'énerver tellement on l'a vu et revu au fil des émissions. Il faut qu'elle sorte de ses deux mimiques, qu'elle se libère de son style campagnard et ça sera plus agréable à regarder !

Beaucoup plus calme, elle interprète ensuite Ma plus belle histoire d'amour de Barbara. Elle prend le temps de poser sa voix et, surtout, réussit à ne pas tomber dans l'imitation ou la singerie de la Grande Dame. Pour moi il manque quand même une pointe d'émotion, la petite étincelle et, comme Sinclair et Philippe, j'ai trouvé ça interminable. 2 bleus, 2 rouges.

Dalé est éliminé cette semaine. Il faut dire qu'il a continué d'alterner des prestations honorables avec des catastrophes. Cette semaine il tente Mon Paradis de Christophe Maé. Tout le début de la chanson est poussif. Problèmes de justesse, voix blanche et sans intérêt, difficulté à faire groover les phrases. Il se rattrape de justesse sur la toute fin en tentant une impro africaine du meilleur effet. Comme le souligne Sinclair, Christophe Maé est un très bon chanteur et Dalé n'est juste pas à la hauteur. 3 rouges et une indulgence de Manoukian.

Puis il interprète On Broadway, chanson des années 60 des Drifters jazzifiée par George Benson en 1977. C'était pas mal, surtout sur la fin, un peu poussif encore pour le reste. 3 bleus et un rouge, le public ne sera visiblement pas convaincu.

Soan, mon chouchou d'habitude, m'a beaucoup déçu cette fois. Outre sa désinvolture sur les chansons de groupe, il n'a pas spécialement brillé sur Seven Nation Army des White Stripes. Pourquoi un tel choix ? Il n'y a presque rien à chanter sur ce titre, toute sa force vient du refrain qui est instrumental. Personnellement, je me suis ennuyé ferme et j'ai du mal à comprendre les 3 bleus du jury pour ce "Cinoche" comme le dit Sinclair.

Et j'ai vraiment détesté sa reprise de Ces gens là de Jacques Brel. C'était tellement un copier / coller de l'original que c'en était insupportable. Brel avait une façon très particulière de rendre ce magnifique texte. Soan a fait le singe, jusque dans la moindre respiration, la moindre intonation, mais en moins bien. Lio souligne ces erreurs par un rouge, les trois autres ont aimé, pourtant.

Camélia Jordana réussit une jolie version de L'invitation de Louise Attaque. La chanson a l'air très difficile : il manque la touche acoustique du violon dans l'orchestre et le duo de voix de l'original. Sa version est douce et inventive, en suivant globalement la mélodie avec quelques échappées de très bon goût. Et pour une fois sur une chanson rapide, elle arrive à maîtriser son vibrato. J'ai beaucoup aimé. Le jury aussi, 4 bleus.

Elle est beaucoup moins convaincante sur Back to Black de Amy Winehouse. Beaucoup trop propre sur elle, elle est trop "blanche" pour chanter ce titre. Les notes y sont, le rythme aussi, mais il manque l'essentiel : l'esprit de la chanson, cette pointe de venin, ce côté série noire.

D'ailleurs on voit qu'elle est déçue de sa prestation (elle ne peux jamais le cacher, c'est son côté naturel, encore enfant...) et le jury est mitigé. 2 rouges, 2 bleus.

J'espère que les 4 candidats restants vont reprendre un peu d'énergie d'ici la semaine prochaine. Tout peut encore changer d'ici le duel final avec Leila qui s'améliore régulièrement et Soan qui commence à laisser sa rébellion remonter à la surface et pourrait tout gâcher...

A suivre.

jeudi 14 mai 2009

Jean-Pierre Jeunet filme Audrey Tautou pour Chanel

Depuis quelques jours la nouvelle publicité Numéro 5 de Chanel est sur les écrans. Le film est signé Jean-Pierre Jeunet et la nouvelle égérie des parfums de la marque est Audrey Tautou.

Le film est visuellement très réussi ; Ambiance feutrée, montage fluide, les rappels des visuels de la marque sont intégrés subtilement (le double C, l'étoile). Audrey Tautou est très belle, très "femme fatale", en décalage avec l'image de femme-enfant un peu boudeuse qu'elle véhicule souvent dans ses films.

La qualité technique étant incontestable, on peut alors s'interroger sur la pertinence du film en tant qu'outil de communication.

Tout d'abord, le spot est malheureusement au niveau zéro de la créativité. Aucune originalité, aucune audace, aucun parti pris. Juste une belle réalisation, un visuel agréable. Je repense avec nostalgie aux chefs d'oeuvre intemporels que la marque nous a laissés (Jean-Paul Goude et son Grand hotel Egoiste en 1990 puis Vanessa Paradis dans sa cage en 1992 ou encore Le chaperon rouge par Luc Besson en 1998).

Ensuite, quelles sont les valeurs véhiculées par ce nouveau film ? Je n'en vois qu'une seule : l'argent. Mme voyage en Orient Express, Mme photographie en Leica, Mme s'offre des escapades en yacht dans des lieux hors du temps au sud de l'Europe... Finalement on verrait bien le slogan "pour le reste il y a Eurocard Mastercard" en guise d'écran final...

Les campagnes Numéro 5 mythiques que je cite étaient, elles, toutes orientées vers le rêve, l'imaginaire. Est-ce un recentrage voulu de la marque sur le luxe, l'exclusif ? N'est-ce pas dangereux, en ces temps de crise, de se couper des masses, de leur dire "regardez, ce n'est pas pour vous" ?

Enfin il y a la polémique. Audrey Tautou à la fois à l'affiche de Coco avant Chanel et ambassadrice de Numéro 5. La marque insiste sur le hasard, sur le fait qu'elle n'était pas impliquée dans le long métrage. J'ai beaucoup de mal à y croire et ce n'est pas très crédible, en fait. Ils ont bien dû donner les autorisations à Anne Fontaine pour utiliser le nom Chanel dans le titre de son film et pour filmer dans l'appartement historique de Gabrielle Chanel, rue Cambon... ?!

En conclusion, je reste sur ma faim et continue d'attendre des marques de luxe qu'elles m'apportent du rêve comme elles l'on fait dans le passé.

Télévision : 6ème prime pour La Nouvelle Star

La soirée de Mardi était consacrée aux musiques de film, et les candidats ont eu le privilège d'être entièrement habillés par Jean-Paul Gaultier, présent dans le public et qui a semblé prendre beaucoup de plaisir à regarder cette émission. La "patte" Gaultier est bien visible dès la chanson d'ouverture (marinières pour tout le monde) et par la suite il parvient à trouver pour chaque candidat des tenues adaptées à leur personnalité.

Le nombre d'apprentis chanteurs diminuant, ils ont maintenant la lourde responsabilité de nous émerveiller deux fois en solo dans la soirée ! Le choix de la production pour l'ordre des poulains est habituel : les plus faibles en première moitié de soirée (Thomas, Damien, Leila), les favoris en deuxième moitié (Dalé, Camilla Jordana, Soan).

L'émission commence donc par Thomas. Il ouvre le bal avec une reprise de Starsailor Four to the floor. Cette chanson a une particularité. Elle est initialement sortie sur l'album Silence Is Easy en 2003 dans une version douce, acoustique, à la mélodie planante et aux copieuses nappes de cordes. Mais le succès est venu en 2004 grâce au single remixé "Duke Remix" qui accélère le tempo, épure la mélodie et remplace l'accompagnement symphonique par un pur beat de dance floor.

Thomas, comme toujours peu inspiré artistiquement, s'engouffre sur la version Dance en effleurant à peine la musicalité de l'original. Mais ne faisons pas la fine bouche, c'est en vrai Diva Disco qu'il nous donne envie de bouger et délivre une prestation excellente saluée par 4 bleus.

En deuxième partie d'émission, par contre, il perd tous ses moyens sur Ce n'est rien de Julien Clerc. Son timbre est faiblard et il multiplie les fausses notes. Il semble pourtant content de lui après sa prestation, mais le jury sanctionne avec 3 rouges et un seul bleu donné par Lio qui restera globalement indulgente ce soir.

En seconde position, Damien est l'éliminé de la semaine, décision juste des votes du public tant il a une fois de plus été "le maillon faible". Aucune de ses deux prestations ne convainc vraiment. Molasson sur la mélasse d'Etienne Daho Le premier jour du reste de ta vie, son interprétation sans aucun intérêt marque le premier 4 rouges de l'émission.

Il tente de se rattraper en s'attaquant à Bob Marley sur No woman, no cry. Au mieux de sa forme, il reste pourtant bien en dessous de ce que la chanson exige. Il n'a pas le groove, il ne donne pas toujours les notes, et son accent anglais n'est qu'une horrible patate chaude. Le monument Marley reste intouchable comme le souligne Philippe Manoeuvre qui donne un rouge, 3 bleus pour les autres.

Vient ensuite Leila, qui navigue à vue depuis quelque temps. Son premier passage est très brouillon sur Think d'Aretha Franklin, une ligne mélodique bâclée, des paroles mangées, oh là ! Leila perd toujours un peu le nord dès que le tempo accélère. 3 rouges et 1 bleu (Lio, encore).

Elle se rattrape très bien sur Parle plus bas, chanson de Dalida sur la musique du Parrain. En évitant de bouger et de faire la folle, elle peut poser son timbre et s'exprimer réellement. Sa voix n'est pas sans rappeler celle de Muriel Moreno, la chanteuse de Niagara. Jean-Paul Gaultier l'habille d'un petit imperméable noir du meilleur effet. Seul Manoukian met un rouge, je ne le comprendrai jamais, celui-là !

Je passe rapidement sur Dalé qui me semble totalement hors compétition maintenant. On connaît ses limites : bon crieur, il est incapable de poser sa voix sur une chanson lente, il n'arrive pas non plus à trouver le groove. Du coup il se plante en essayant une version douce et blues de La musique que j'aime de Johnny Halliday (4 rouges) et se rattrape sur un titre adapté à ses petites capacités : Sympathy for the Devil des Rolling Stones (4 bleus), servi par un orchestre déchaîné et un solo de guitare de haute voltige.

On passe alors dans la cour des grands avec Camelia Jordana. Elle commence par Anyone Else But You de The Moldy Peaches. Cette chanson intimiste est le prétexte à la scène qui noue la complicité entre les deux personnages principaux dans le film Juno.

Elle s'en tire haut la main avec 4 bleus. Nuance et légèreté rendent son interprétation agréable alors que le morceau, avec ses deux uniques accords entêtants, peut vite devenir lassant.

Puis elle repart du côté de ces chansons douces qu'elle sait si bien reprendre avec Que reste-t-il de nos amours de Charles Trenet. Lio ne sera pas convaincue, évoquant le "manque de passé" dans l'interprétation, mais c'est par ailleurs 3 bleus. J'ai trouvé intéressant l'arrangement jazz / bossa nova tout en syncopes. Une rythmique très casse gueule (un départ un peu loupé en milieu de chanson, d'ailleurs) mais qui redonne un bon coup de jeune à ce classique.

Et je termine par mon rockeur préféré. Soan s'attaque au monument Gainsbourg avec Requiem pour un con. L'orchestration est magnifique, qui démarre en percussions comme sur la version originale, puis s'oriente vers une approche plus électro-rock qui caractérisait Gainsbourg sur la fin. Jouant à fond la provoc, Soan rend hommage à Gainsbarre en allumant une gitane en plein milieu de la chanson ! C'est un spectacle total qui laisse le jury mitigé avec 2 bleus / 2 rouges.

Il termine l'émission avec une version survoltée de My Way, en allant chercher son inspiration du côté du Punk et des Sex Pistols. Et c'est un déchaînement de batterie, de guitares saturées, de rythme endiablé. Comme il avait su le faire sur Boy's Don't Cry il y a quelques semaines, il trouve un timbre de voix typiquement Punk, allant même jusqu'à prendre l'accent cockney typique de l'argot anglais.

Ce n'est plus La Nouvelle Star, c'est un véritable Show, un concert, et c'est 4 bleus bien sûr. Il faut, je pense, remercier M6 de permettre en prime time ce genre d'audace, de passer en quelques minutes de Charles Trenet à The Sex Pistols ! Du vrai punk / rock, live, à la télévision, à une heure de grande écoute, c'est suffisamment rare pour être souligné en ces temps de politiquement correct...

A suivre...

jeudi 7 mai 2009

Album : Depeche Mode 'Sounds of The Universe'

Le nouvel album de Depeche Mode vient d'arriver dans les bacs. Je n'attends normalement pas grand chose de ces groupes de légende qui, bien souvent, continuent de produire par habitude des albums fades et sans intérêt (The Cure, U2, The Rolling Stones, ...).





J'ai donc été très agréablement surpris à l'écoute de ce "Sounds of The Universe". Le groupe a fait un gros travail pour à la fois conserver son identité forte tout en se réinventant dans plus de modernité.

Chaque titre nous ramène ici ou là dans la carrière du groupe. L'utilisation massive de synthétiseurs vintages, de machines des années 80 est pour beaucoup dans cette ambiance. Certains accents de mélodies aussi.

Zoom sur quelques perles.

Dès le deuxième titre "Hole to Feed", la rythmique monte en puissance et devient très intéressante, donne envie de bouger. La mélodie se rapproche de ce que l'on entendait en 1986 sur Black Celebration. Le groupe s'amuse même à s'auto-référencer et certains bruitages semblent avoir fait un voyage de 23 ans dans le temps.

Un peu plus loin, "Fragile Tension" glisse sous une mélodie coulée un fond résolument techno avant-gardiste. Je retrouve en effet les sons incisifs, industriels et violents qui me font penser à une Ellen Allien (dont j'ai adoré l'album Berlinette en 2003).

"In Sympathy" mêle une rythmique résolument XXIème siècle à des sons acoustiques de guitare très ronds et doux. Bien que le groupe ait déjà utilisé ce mélange avec le succès que l'on sait dès 1990 sur Enjoy The Silence, c'est beaucoup plus radical aujourd'hui. Les Chemical Brothers sont passés par là et ça se sent.

D'ailleurs j'ai l'impression qu'à l'aube d'une nouvelle décennie on voit se dessiner l'héritage des années 2000. L'électro, la techno même, sortent enfin de leur ghetto grâce à des groupes comme The Prodigy, The Propellerheads et des films comme Blade ou Matrix.

Cet album va rester un moment dans mes playlist !

mercredi 6 mai 2009

Télévision : 5ème prime pour La Nouvelle Star

Ma petite saga Nouvelle Star continue cette semaine... L'émission était de qualité crescendo mardi soir avec quelques bonnes doses de déceptions et de frissons.

Mais tout d'abord on remarque que la production a abandonné ses pitoyables tentatives pour imposer un thème à la soirée. Quartier libre ce soir et c'est tant mieux. Seul fil conducteur : Julien Doré, le gagnant de l'opus 2007, vient faire la promo du deuxième single de son album Ersatz, sorti il y a un an.

On pense alors à la frénésie de travail des vrais grands musiciens qui sortaient un album par an (et non pas un single du même album par an...). The Cure : 4 albums majeurs en 1979, 80, 81 et 82. Les Beatles : presque deux albums par an entre 1963 et 68. Etc...

L'ordre des candidats est de nouveau révélateur des intentions de la prod. Les cibles à éliminer en première moitié d'émission (Damien, Leila, Lary, Thomas), les valeurs sûres pour tenir l'audience sur la fin (Soan, Camelia Jordana).

Damien en pôle position est donc en danger. Après s'être un peu rattrapé la semaine dernière, il doit confirmer sa remontée. Il s'attaque à Wonderwall d'Oasis avec une introduction acoustique douce, originale et fort agréable. La suite est plus conventionnelle, mais assez bien menée. Je lui trouve toujours un énorme manque de justesse très pénalisant. Trois bleus.

Leila, malgré son originalité, navigue un peu à vue et a du mal à trouver sa place dans la compétition, à trouver les chansons qui vont mettre en valeur sa voix de diva des campagnes. Elle nous sert un Frozen de Madonna qui ne fait pas l'unanimité du jury (un rouge, deux bleus).

J'aime vraiment beaucoup cette chanson électro-mystique de la madone. C'était un moment fort de l'album Ray Of Light, remarquablement bien produit, et qui résumait à lui seul l'atmosphère du disque, tout emprunt de la nouvelle passion de l'artiste pour le sacré. Le clip également était de toute beauté.

Alors la prestation de Leila est plutôt réussie pour moi : elle se démarque du côté électro pop par une orchestration un peu plus rock, et sa voix se prête admirablement aux nappes vocales légèrement orientalisées du refrain. Gros bémol, elle nous fait un beau canard en milieu de chanson ou elle démarre carrément une mesure en avance et a bien du mal à rattraper le tempo.

Lary tente pour une fois de sortir de la mélasse et se lance sur I heard it through the grapevine de Marvin Gaye, sur un tempo plus rapide que l'original. Mais le tempo ne fait pas tout, il n'arrive pas à amener l'énergie suffisante pour propulser ce morceau où il le mérite. Chaque note traine en longueur, et empêche la mélodie de s'élever.

On reste drôlement sur sa faim et malgré les efforts de l'orchestre on s'ennuie ferme. Pauvre Lary. Après toutes ces chansons mièvres, c'était la goutte d'eau, et le jury le sanctionne avec deux rouges pour un bleu. Le vote du public est, lui, fatal : il est éliminé ce soir.

Je passe très vite sur Thomas qui fait de son mieux sur Tu m'oublieras, une horrible petite chanson insipide et de mauvais goût signée Régine et Larusso. Philippe Manoeuvre résume d'ailleurs très bien : "passons sur la répugnance naturelle que nous inspire cette chanson" !

Après Mozart Opéra Rock il y a quelques semaines, le petit Thomas ferait bien de se faire une culture musicale à l'extérieur d'un salon de coiffure ou d'un supermarché s'il veut arriver quelque part dans le show business... A moins qu'il ne cible la ménagère de moins de 50 ans, ce qui peut être aussi un bon calcul. Il s'en sort quand même bien aujourd'hui avec deux bleus pour un rouge.

Après la coupure pub interminable, Dalé nous massacre Je suis venu te dire que je m'en vais de Gainsbourg. Ca ne ressemble vraiment à rien et à voir comme il est déçu et en colère, il le sait très bien. C'est sanctionné par les seuls "trois rouges" de la soirée, heureusement.

Et c'est le grand tournant, comme la semaine dernière. Arrêtez le Karaoké, les chanteurs entrent en piste. Soan reprend l'étrange Alabama Song popularisé par The Doors en 1967. L'ovni musical date en fait d'un opéra de 1930 et son texte, écrit en allemand par Bertolt Brecht, sent à plein nez la fête foraine, les bars et les mauvais garçons.

L'interprétation de Soan nous apporte donc parfaitement cette ambiance "bar à bière", avec une voix criarde qui va chercher du côté de Shane MacGowan des Pogues. Et en plus du son il y a l'image ; Costume, attitude, chaque détail participe au tableau général. C'est la grande force de Soan : une réelle intelligence, une compréhension des paroles, du contexte de la chanson, un quelque chose en plus au lieu d'une simple juxtaposition de musique et de paroles. Trois bleus évidemment.

On termine en beauté par un nouveau miracle de Camelia Jordana, 16 ans. Une grosse frayeur à l'annonce du titre, d'abord. Le coup de soleil de Cocciante n'est pas exactement ma tasse de thé. J'aurais plutôt tendance à changer de fréquence lorsque ça passe à la radio.

Mais le grain de voix de Camelia est si magique, et son phrasé si subtil modèle chaque phrase et me laisse pantois, envoûté. Un grand chapeau aussi à l'orchestre de l'émission dirigé par Olivier Schulteis qui se rassemble autour d'elle pour une version unplugged dépouillée et pertinente. Trois bleus et les larmes aux yeux pour Lio. Bravo.

Avec Lary en moins, ils ne sont maintenant plus que six. La semaine prochaine ils vont pouvoir chanter deux chansons chacun pour continuer les éliminations. Mon chouchou reste Soan, avec en numéro deux Camelia Jordana (sur des chansons lentes). Les autres candidats me semblent très en dessous.

A suivre...

mercredi 29 avril 2009

Télévision : 4ème prime pour la Nouvelle Star

Mardi soir La Nouvelle Star a éliminé un apprenti chanteur de plus. Enfin c'est un peu plus compliqué cette fois. Les apprentis chanteurs sont restés et vont continuer à faire du karaoke, et le professionnel s'est fait jeter.

Eh oui, Mahdi a été éliminé par les votes du public. En fait, on peut même dire que la production a eu sa peau en le programmant deux semaines de suite à la place la plus difficile, en tout début d'émission. A cette heure là, beaucoup de parisiens ne sont même pas encore devant leur télévision, et la pression du "il faut voter pour mon favori" ne se fait pas encore sentir.

Pourquoi tant de haine ? On a l'explication dans son interview, juste après l'émission, sur W9. Mahdi donnait des concerts avant La Nouvelle Star, il en donnera après, ça ne va pas changer sa vie. Bref, il n'a pas besoin de M6 pour exister et, forcément, ça dérange. Pourtant il n'a pas démérité sur Always on the run de Lenny Kravitz. Ce n'était pas l'extase, mais c'était propre, bien fait, pro. Un rouge, trois bleus.

Parlons du choix des chansons, justement. Le thème, cette semaine, était le Dancefloor... on a eu du Cabrel, du Nougaro et du Lenny Kravitz, donc. Dancefloor vous disiez ? Eh oh ? La prod ? Il faudrait sérieusement songer à bosser et réfléchir deux secondes à la cohérence de tout ça... Bref.

Mais continuons. Thomas met toute son énergie débordante dans Maniac de Michael Sembelo. Trois rouges et un bleu pour sanctionner une prestation sans émotion, sans invention, Manoeuvre note qu'il "joue le CD sur scène". De plus, sa fougue l'emporte physiquement trop loin, il s'essouffle et montre vocalement ses limites.

Vient Damien. Il partait avec un énorme handicap à mes yeux. Catastrophique depuis le début de la saison, entre oublis de texte, fausses notes et absences, il se rattrape aux branches en interprétant un Elle a les yeux revolvers de Marc Lavoine tout en douceur. Le jury est partagé avec 2 bleus et 2 rouges.

Son choix "tout doux" plait à Lio qu'il peut "prendre quand il veut" (que de finesse, merci Lio !), mais tombe dans le contre-sens pour Manoukian. Au contraire, j'ai trouvé son parti pris bien vu, car même si Marc Lavoine se positionnait en séducteur, le texte de la chanson peut se comprendre comme un appel au secours, un cri de victime. Et pour le coup, le regard de Droopy de Damien serait presque... adapté.

Leila s'égosille sur Wannabe des Spice Girls. Elle a beau faire ce qu'elle peut, c'est inécoutable. Comment peux-t-elle oser reprendre seule un standard de sugar pop chanté initialement à quatre ? Forcément elle se plante et ça ne ressemble à rien. Le jury est bon prince avec deux bleus et deux rouges.

On est déjà à mi-chemin de l'émission et rien de transcendant pour le moment. On se croirait presque à la Star Ac, c'est dire ! Bon. Allez. La récré est finie, faites entrer les chanteurs, maintenant.

Et c'est Larry qui fait décoller le niveau avec son placement de voix impeccable. Hélas, comme chaque semaine, il nous dégote un morceau "à faire danser dans les maisons de retraite" (dixit Manoeuvre), L'encre de tes yeux de Francis Cabrel. Dancefloor vous aviez dit ? Hum.

Il n'empêche, c'est une fort belle chanson qu'il nous retranscrit finement, sans en faire ni trop ni trop peu, un très agréable moment. 3 bleus, 1 rouge (de Philippe).

Grande favorite, Camélia Jordana revisite le dernier tube planétaire de Britney Spears, Womanizer. Qui a payé le jury pour lui mettre quatre bleus ? Quelle est ce complot pro-groucho-marx-au-féminin ? Non, sans rire, j'ai eu la même impression que pour sa reprise de Blondie il y a deux semaines : une réverb énorme pour cacher ses défauts, des improvisations qui ne ressemblent à rien et, globalement, ya pas les notes, quoi.

Sa prestation s'améliore un peu sur la dernière minute et on aperçoit ce qu'aurait pu être ce Womanizer décomplexé, survitaminé, mais trop tard et trop peu. Je n'adhère pas, mais il faut admettre qu'elle a des idées artistiques intéressantes, surtout pour une gamine de 16 ans. Il faut qu'elle arrive à mieux travailler sa technique.

Soan, mon chouchou rocker, après s'être baladé la semaine dernière sur The Cure, se lance en terrain miné avec Les mots bleus de Christophe, rien que ça. Et c'est le choc tant attendu. Le temps s'arrête, le miracle se fait, des frissons partout, des larmes aux yeux.

Alors qu'il passe d'habitude "en force", il puise au fond de lui pour trouver la faille, une touche de douceur dans son grain de voix pour nuancer certaines tombées de phrase, certains mots. Incroyable Soan, Merci. 4 bleus bien sûr.

Avec Quelqu'un m'a dit transfiguré par Camélia Jordana au premier Prime, ce sont les deux moments magiques de cette saison, qui justifient à eux seuls de rester fidèle au concept et fidèle à ces jeunes talents en devenir.

Et on termine en beauté avec Dalé, toujours impeccable, pro. Très en forme ce soir, il se régale sur un morceau taillé pour lui, le What I'd Say de Ray Charles. Il démarre un peu lent, alors je me dis "bon, c'est pas mal, mais faudrait qu'il s'excite un peu maintenant". Et voilà qu'il double quasiment le tempo, et continue sur un rythme quasi punk, wow.

Alors je pense "manquerait plus qu'il fasse chanter le public...", et hop, le voilà qui tend son micro. Eeeeeeh / Aaaaah. Eh / Ah. Eh / Ah.... Les allers retours chanteur / public sont au-combien célèbres, et ça fonctionne à fond. La salle est électrisée.

André Manoukian fait remarquer à très juste titre que Dalé apporte un vrai côté Africain à ces chansons Noir-Américaines. Sa façon de bouger, de crier, de partir avec le rythme, à la limite de la transe vaudou, peut-être ? Et Manoeuvre de réclamer "Tu dois nous faire du James Brown une prochaine fois" !

Alors qu'ils ne seront plus que 7 la semaine prochaine, les favoris se dessinent enfin. Camélia Jordana, Soan et Dalé sont les seuls capables de porter l'émission, de nous surprendre. Prochain éliminé ? Damien peut continuer à remonter la pente et créer la surprise, aussi je pronostique une sortie pour Thomas ou Leila.

Mais la production fera attention à garder les deux dernières filles le plus longtemps possible. Une Nouvelle Star entre mecs, ça ne serait pas très bon pour l'audience ! A suivre, donc...

jeudi 23 avril 2009

Télévision : 3ème prime pour La Nouvelle Star

Le 2ème prime, la semaine dernière, était si catastrophique que le relater dans une brève était peine perdue. Je laisse le soin à mon chroniqueur musical préféré de vous en faire le compte rendu...

Ils ont dû bien se faire remonter les bretelles, tous ! L’électricien qui a cassé l’afficheur rouge/bleu, l’orchestre qui a mis une reverb et un arrangement disco-nul pour Camilia Jordana, les jeunes qui étaient amorphes, et le jury qui faisait la gueule.

Du coup ils ont bien remonté la pente cette semaine et on a passé une vraie bonne soirée !

Mahdi reprend Aïcha mais (peut être pour se démarquer ?) oublie d’y mettre la touche arabisante qui rendait la chanson attachante. Du coup on s’ennuie sec, même si la technique du grand gaillard reste impeccable. Premier vrai faux pas de la compétition pour lui, immédiatement sanctionné par 3 rouges et 1 bleu.

Melissa était électrique sur I’m so excited, tellement qu’elle nous a fait quelques beaux canards et était totalement à bout de souffle sur la fin, incapable de reprendre sa respiration. Le jury est généreux avec 2 bleus en face de 2 rouges. Le public par contre sanctionne, c’est elle qui est éliminée cette semaine. Je lui aurais bien donné encore une chance, moi.

Je passe rapidement sur Thomas qui en fait toujours vraiment trop à mon goût, visuellement, sur Onde Sensuelle de M. Dommage car sa voix reste très bien maîtrisée. 3 bleus, 1 rouge.

Dalé nous revisite une soit-disant chanson de Claude François Toi et le soleil et s’excuse du choix un peu loin de "son univers musical". Pourtant, comme Philippe Manœuvre le souligne très bien, la plupart des grands succès de Claude François (et des autres stars française des 70s, d’ailleurs) sont des importations directes de tubes Américains. Ce titre ne fait pas exception et est en fait une reprise du tube de 1972 de Johnny Nash, un noir américain très populaire en Jamaïque. Sans le savoir, Dalé a donc ramené en zone back cette chanson francisée et blanchie en 1977. 4 bleus bien mérités (carton jaune cependant pour le manque de culture musicale... ils n’ont donc pas Internet dans leur hôtel ?).

Soan apporte comme toujours la touche rock à l’émission et nous délivre une prestation sur Boys don’t cry de The Cure réservée aux initiés. Rares seront ceux qui auront compris à quel point il a replacé cette chanson dans son contexte original. Au moment de lancer leur premier album, The Cure était en effet un groupe résolument Punk. Soan renoue ainsi avec le tempo ultra rapide et la voix monocorde et révoltée que l’on peut entendre dans les premiers enregistrements bootlegs des concerts du groupe de Robert Smith. Philippe Manœuvre apprécie, les autres moins mais saluent quand même le personnage. 3 bleus, 1 rouge.

On poursuit avec Larry. Vraiment, ces chansons guimauve ce n'est pas ma tasse de thé, et on commence sérieusement à croire qu'il ne sait pas faire autre chose, le garçon. Mais bon, c'était cette fois tellement bien fait qu'on lui pardonne. I'm not in love de 10cc, ce n'est pas un monument musical, mais Larry réussi à l'emmener plus loin que l'original, donc chapeau bas. 4 bleus.

Leila était très en danger la semaine dernière avec un énorme cafouillage sur un titre Nina Simone. Elle se rattrape cette fois aux branches, de justesse tant elle met encore du temps à entrer dans la chanson. A sa décharge le titre de Vanessa Paradis Dès que j'te vois n'est pas facile, avec des alternances de morceaux chantés et parlés. Avec une belle envolée lyrique sur la fin et une prestation globalement fidèle à l'esprit joueur du titre, elle récolte 4 bleus.

Damien. Bon. Qu'est qu'il fait encore là, lui ? Pour une fois, il a réussi à ne pas oublier son texte. Remarquez, il n'y a que deux lignes dans le texte de ce Everybody's got to learn sometime de The Korgis. Et avec son air de cocker il nous délivre cette mélasse dans une prestation minimale. Assis, passif, il chuchote au lieu de chanter. 3 bleus pour ça, je ne dois pas avoir les mêmes oreilles que le jury...

Et on termine par Camelia Jordana. Vous remarquez comme elle est placée en fin d'émission, comme l'était Julien Doré il y a deux ans ou Amandine l'année dernière ? Serait-ce la nouvelle favorite de la prod, leur atout pour retenir l'audience jusque la dernière minute ? Cela ne l'empêche pas de se planter sur le monument chanté (entre autre) par Marylin Monroe I wanna be loved by you.

Parce que les poupoupidou en botte de motard et avec des bras gros comme des cuisses, bof bof. Pas très glamour tout ça... Petit rappel historique : la mini jupe ayant été inventée par Mary Quant en 1965, Marylin était bien sûr en robe longue pour chanter cette chanson en 59. Camélia en plus de nous faire une interprétation un peu momolle, fait un bel anachronisme vestimentaire. 2 bleus, 2 rouges, elle ne sera peut être pas en fin d'émission la semaine prochaine !

mercredi 22 avril 2009

Télévision : nouvelle série américaine "Caprica"

Le coup d'envoi de la nouvelle série phare de Sci Fi Channel vient d'être donné aux Etats Unis : Caprica. La série se positionne comme une "prequel" de Battlestar Galactica. Cette nouvelle histoire démarre en effet 58 ans avant le début du classique des années 80. N’ayant jamais vu le show original, j’ai regardé ce pilote par curiosité.

Et quelle claque !



En fait de pilote c'est un film de 92 minutes qui lance de multiples histoires parallèles et des thèmes variés. Comme de nombreuses séries ces dernières années (24, Lost, Fringe, Sarah Connor…), les gros moyens sont là et ça se voit tout de suite. Lumières, décors, effets sonores, la qualité est certainement supérieure à ce que l'on peut voir parfois au cinéma.

Les acteurs sont vaguement familiers sans pour autant être des stars. Daniel Graystone est joué par Eric Soltz (déjà vu dans Greys Anatomy et de nombreux petits rôles au cinéma), alors que sa fille Zoe est jouée par Alessandra Toreson (quelques épisodes de séries ici et là : CSI en 2009, Sarah Connor Chronicles en 2008), Joseph Adama est joué par Esai Morales (Vu dans les séries Jericho, Vanished ou encore NYPD Blue).

Premier thème abordé, la réalité virtuelle. Une sorte de retour de Matrix, l'introduction de Daniel Graystone (inventeur du procédé de réalité virtuelle dans la série) ressemble beaucoup à la prise en main de Neo dans le film de 1999. Ce thème cyber punk par excellence, apporte son lot de questions. Une personne n'est-t-elle faite finalement que de mémoires et de capacité de traitement ? Daniel Graystone l'affirme dans la série :

You know what your brain is, Joseph?
It's a database and processor. That's all.
Information and a way to use it.


J'ai d'ailleurs déjà abordé en détail les questions philosophiques posées par les univers virtuels dans ce document de début 2006.





Deuxième thème abordé, la religion. Les habitants de Caprica semblent globalement adhérer à un système de croyance aux multiples dieux. Du coup, la croyance dans un dieu unique est l'apanage d'un groupuscule terroriste nommé « Soldiers of The One » ! Plus osé, le fait de croire de façon aveugle en un dieu unique et omnipotent est présenté très clairement comme du fanatisme dangereux :

It doesn't concern you that there's a proven link between worship of a single god and an absolutist view of the universe ? A belief that right and wrong are determined solely by a single all-knowing, all-powerfull being whose jugement cannot be questionned? A god in whose name the most horrendous crimes can be sanctioned without appeal?


On a du mal à en croire ses oreilles. De telles parolles prononcées par l'équivalent d'un agent du FBI dans une série américaine ? Quel choc... où va l’Amérique !





Troisième thème a peine effleuré dans le pilote mais prometteur pour la suite : la cybernétique, les robots. Dans une scène centrale, Daniel Graystone supervise un projet secret défense de mise au point d’un robot humanoïde digne de Terminator.

Alors que dans l’ensemble le pilote semble orienter la série vers des études de personnages et de leurs liens au sein du cercle familial, le côté science-fiction promet également de l’action pure et dure.

Il va falloir maintenant attendre 2010 pour savourer les 18 épisodes de la première saison.


Article également publié sur dvdfr.com.

mardi 21 avril 2009

Société : Féminisme, take 2

40 ans après 1969, « année érotique » selon Gainsbourg, les années de libération sexuelle et la naissance du féminisme sont bien loin. On assiste depuis un an ou deux à une renaissance de la féminité. La ligne dure du MLF « on veut être comme des hommes », coupe garçonne, jeans et baskets, en prend pour son grade.

Aujourd’hui la femme veut tout. Égalité dans son travail, ses responsabilités, ses occupations, mais aussi une vraie féminité ! Et c’est le grand retour des jupes, des talons hauts, des cheveux longs.

Chez les jeunes, Katy Perry mélange sans complexe un visuel très Lolita années 50 avec un esprit résolument rock. Ses paroles donnent le ton :




So I don't wanna be one of the boys […]
I just wanna be one of the girls
Pretty in pearls […]
I just wanna be your homecoming queen
Pin-up poster dream, not one of the boys


Katy Perry

Pour les adultes, c'est la très belle Dita Von Teese qui incarne la nouvelle vague esthétique féminine. Après un bref passage sous les projecteurs dans les années 50 avec la plus célèbre des pin-ups, Bettie Page, la lingerie fine limite fetish, était devenue underground, réservée à quelques fanatiques cantonnés dans des clubs privés étranges (voir le ténébreux Les morsures de l'aube d'Antoine de Caunes, 2001).


Dita Von Teese


Mais en 2009 Dita, équipée de ses corsets anglais, de ses bas de soie et de ses talons vertigineux devient grand public. Elle se ballade dans les pages beauté de Elle, fait la couverture du magasine parisien A Nous Paris et fait son show au Crazy Horse. Le Glamour nous envahit, quelle révolution !

mercredi 8 avril 2009

Premier prime de "La Nouvelle Star" 2009

Un peu de légèreté dans ce blog, ça ne fera pas de mal, n’est-ce pas ?! Hier soir c'était le premier "prime" (comme on dit maintenant) de l'émission La Nouvelle Star 2009. 15 candidats chanteurs. 5 à éliminer dès ce premier soir au pavillon Baltard.



Le vote du public a été assez juste : les karaokés sont partis, les apprentis chanteurs restent, et certains sont très prometteurs ! Voici donc mes coups de cœurs et mes coups de gueule.

Très très belle performance de Camélia Jordana qui, cachée derrière ses cheveux et ses grosses lunettes (qui a dit Ugly Betty ?), nous revisite "Quelqu’un m’a dit". Chanté par Mme Président c’était insipide et fade, hier soir c’était lumineux et touchant. 4 bleus. Bravo.

Un peu avant c’est Mahdi qui nous transporte sur le dernier tube de Jason Mraz avec une facilité totalement… déconcertante. Lio résume parfaitement : "T’es né à Baltard ou quoi ?". Petit reproche pour ma part, c’était un peu trop "du Jason Mraz" finalement. Avec une technique aussi parfaite, il faut maintenant que Mahdi trouve sa personnalité. 4 bleus.

Oui il fait peur, Soan. Très peur même. Délinquant ? Drogué ? Sûrement, la vie de ce chanteur dans le métro n’a pas dû être facile tous les jours. Mais c’est avec brio qu’il nous interprète "Le vent l’emportera" de Noir Désir, un morceau parfaitement taillé pour lui. 4 bleus.

Et puis il y a Thomas. Oui il a une voix. Mais que de manières… au secours ! Et puis carton rouge sur le choix de la chanson ! C’est quoi "la comédie musicale Mozart" ? Inconnu au bataillon dans ma CD-Thèque, en tout cas, et aucun regret de ce côté-là. Le jury (aveugle et sourd ?) donne 4 bleus. Sauf que c’est un pote de Manoukian qui a commis cette horreur musicale… tout s’explique… Mais les téléspectateurs ne sont pas dupes et il est un des derniers qualifiés de la session. Un sursis seulement ?

Yoann interprète "Cargo de nuit" un peu trop librement au goût du jury (4 rouges) qui le qualifie d’erreur terrible de casting… Ce n’était pas si catastrophique pourtant. D’ailleurs les téléspectateurs le sauvent. Mon pronostic est qu’il sort la semaine prochaine.

Le choix des autres morceaux était par ailleurs plutôt agréable. Un beau retour en 1973 avec la très jolie chanson espagnole "Porque te vas", qui n’évitera pas l’élimination à Maria Paz (2 bleus, 2 rouges). Un "Voyage Voyage" totalement massacré par Mickael, fort heureusement éliminé (3 rouges, un bleu). Et le dernier tube planétaire de Coldplay "Viva la Vida" timidement emmené par Antoine (2 rouges, 2 bleus).


Vivement la semaine prochaine !

jeudi 2 avril 2009

Livre : Le rapport de la CIA "comment sera le monde en 2025"

Je viens de parcourir l'essentiel de ce livre qui est en fait une traduction et un reformattage du rapport du National Intelligence Council Global Trends 2025: A Transformed World, librement disponible sur Internet.





Le moins que l'on puisse dire est que ça fait un peu peur. J'ai dernièrement lu pas mal d'articles sur l'économie, notre dépendance énergétique, les problèmes climatiques à venir, etc, comme mes précédents billets en témoignent. Et ce n'est pas toujours facile de faire confiance dans ce que l'on peut lire sur Internet.

Mais cette fois, même si la CIA a des objectifs occultes en publiant un tel rapport, il est difficile de leur reprocher de faire du catastrophisme et, globalement, leur rapport tente de s'appuyer sur des analyses généralement admises.

Dépendance énergétique

Alors que les ressources non renouvelables vont se faire de plus en plus restreintes, notre consommation va continuer d'augmenter à un rythme soutenu. Non seulement par la croissance démographique (un milliard d'humains en plus d'ici 15 ans), mais aussi par l'augmentation du niveau industriel des pays "en voie de développement".

La production mondiale de pétrole sera déjà proche de son terme. Les seuls pays encore capables de faire réellement face à la demande ne seront que trois : Arabie Saoudite, Iran et Koweit, avec les problèmes géopolitiques qui vont en découler. Tous les autres seront arrivés au bout de leurs gisements.

Le gaz naturel devrait prendre le relai pour un temps, avec le bénéfice d'être plus propre pour l'environnement, épaulé par le charbon surtout en Asie. Le recours au Nucléaire "restera insuffisant pour faire face à une demande croissante". Du coup, avec une augmentation modérée de la part du Nucléaire dans notre dépendance énergétique, le rapport prévoit que l'approvisionnement en Uranium ne posera pas de soucis au moins d'ici 2050 (voir aussi mon billet à ce sujet).

Pour le reste, le rapport est clair. "Toutes les technologies actuelles seront inadéquates pour remplacer les énergies traditionnelles d'ici 2025". Le problème le plus important est le coût de mise en place d'une nouvelle infrastructure planétaire de production et distribution de l'énergie si la filière pétrolière ne peut être adaptée.

La seule chance de salut semble résider dans les énergies non renouvelables "à impact local" (production locale, consommation locale) telles que l'éolien ou le solaire. En effet, à l'inverse d'une infrastructure globale, ces systèmes peuvent se construire petit à petit et être efficace rapidement pour amortir la transition vers l'après pétrole.

Climat

Le rapport, curieusement, passe assez vite sur les problèmes climatiques. Seule affirmation : les scientifiques s'accordent sur le fait que le changement de climat sera soudain et rapide. Et le document va jusque reprendre le fameux "scénario d'octobre", selon lequel du jour au lendemain on verrait apparaître des tempêtes monstres et des raz de marée capables de submerger Manhattan (idées reprises dans le film Le jour d'après).

Il met en évidence cependant que le changement du climat va rendre encore plus critique les problèmes de production de nourriture. Aujourd'hui il n'y a déjà pas assez de terres agricoles pour nourrir la population mondiale. Les évènements climatiques pourraient encore réduire de façon significative la production, en même temps que la population augmente.

Quant au problème de l'eau, des technologies de nouvelle génération devraient permettre de purifier les eaux usées et de désaliniser l'eau de mer pour un coût énergétique beaucoup plus intéressant qu'aujourd'hui. La CIA avance même que "Les premiers pays capables de développer des technologies d'eau propre bon marché pourraient en tirer un immense avantage géopolitique".

Technologies

Au centre du rapport, une étude prospective des innovations qui pourraient marquer les 15 prochaines années. Outre les techniques d'eau propre déjà évoquées, le rapport mentionne :

  • Marquage des objets par RFID et traitement informatique généralisé (gains de productivité, surveillance sécuritaire de tous les instants) ;
  • Stockage de l'énergie : hydrogène, supraconducteurs à température ambiante (faciliterait le développement des énergies renouvelables) ;
  • Techniques de charbon propre ;
  • Accroissement de la force humaine (oui oui, des "exo-squelettes" mécanisés, comme dans les films de science fiction !) ;
  • Les biocarburants (attention à ne pas le faire au détriment de l'alimentation des hommes).


Je reviendrai sur certains de ces aspects dans des billets prochains, car tout ceci est vraiment très intéressant.

mercredi 1 avril 2009

Les poissons des pirates

1er avril oblige, aujourd'hui Internet grouillait de nouvelles les plus étonnantes les unes que les autres. Et le front des partisans du libre échange des contenus n'était pas en reste.

Sur LinuxFr on apprenait que le site était sous le coup d'une condamnation du tribunal pour avoir utilisé les "marques déposées" HADOPI et RIPOSTE GRADUEE. Avec avis légal en première page du site et menace de démission de la rédaction !

Le très célèbre The Pirate Bay annonçait quant à lui son rachat par Warner Bros dans un communiqué de presse hilarant assorti d'un graphisme osé.





Enfin, Dvdfr.com imaginait être le premier site officiellement certifié par le dispositif Hadopi.

Bon, moins drôle, pendant ce temps les débats ont repris à l'assemblée sur la loi Hadopi.

mardi 24 mars 2009

L'économie mondiale est une escroquerie...

...et nous sommes tous des Madoff ! L'idée semble farfelue et extrême. Voici le raisonnement. Où est l’erreur ? (s’il y en a une)

Depuis que les banques sont banques, la notion d'intérêt dirige nos économies. Recevez 100€ aujourd'hui de votre banque, remboursez 103€ l'année prochaine, c'est tellement pratique. Cela permet pour une entreprise de financer ses investissements, pour un particulier d'acheter ce nouveau 4x4 qui consomme 13 L de super aux 100 Kms mais va en mettre plein la vue à ses potes.

Mais d'où viennent ces 3€ supplémentaires ? Réponse magique : "de la croissance".

Même au niveau le plus élevé, les états vivent désormais à crédit. Les dettes publiques s'envolent d'année en année, les guerres et les crises creusant encore plus les déficits. Si la croissance est suffisante, le surplus d'impôt perçu par l'Etat va (s'il est raisonnable, ce qui n'arrive jamais) pouvoir être utilisé pour rembourser la dette.

Mais, si l'on prend un peu de recul au niveau mondial, les Etats empruntent auprès d'autres Etats, d'institutionnels, de particuliers. Ceux-là ont peut-être des dettes à leur tour vis à vis d'autres entités, etc... A tout niveau, les acteurs économiques ne font finalement que des transformations et des reports, elles n'ont pas le pouvoir de "créer" de l'argent. Et ainsi la dette se diffuse dans le tissu économique à la recherche de sa croissance salvatrice…

Et finalement les seuls acteurs qui peuvent « créer de la valeur » sont ceux du secteur primaire. Donnez 100€ à un agriculteur, il pourra vous rendre 103€ car il aura créé 3€ de valeur en exploitant ses ressources terriennes. Donnez 100€ à Total pour investir dans un nouveau champ pétrolifère, il vous rendra 103€ car il aura créé 3€ de valeur sous la forme de barils de pétrole tout neuf.

Avec nos dettes qui augmentent, on compte donc sur l’exploitation des ressources naturelles de notre planète par les générations futures pour générer suffisamment de croissance et tout rembourser.

Je reformule : on compte sur l’apport des générations futures pour payer le maintien de notre train de vie actuel. C’est une escroquerie de type pyramidal, c’est Madoff !

Et comme pour Madoff, la pyramide s’écroule le jour où il n’y a pas assez d’entrants pour payer les sortants… où l’extraction de ressources naturelles ne suffit plus à soutenir la croissance.

Voilà. CFQD. Et alors ?

Alors les ressources utilisées pour alimenter cette grande escroquerie sont toutes non renouvelables par nature (pétrole, charbon, uranium, cuivre, argent, fer, etc), et le mouvement vers des énergies renouvelables (éolien, solaire) n’est que balbutiant.

Un jour, donc, les ressources exploitées ne suffiront plus à rembourser les intérêts de la dette mondiale et la pyramide s’écroulera. Dans l’état actuel du monde, la question n’est même pas de savoir SI, mais QUAND.

A moins que d’ici là un grand sursaut mondial en faveur des nouvelles énergies change la donne et nous apporte un flux de croissance enfin sans limite. Vous y croyez, vous, à ce sursaut là ?

jeudi 19 mars 2009

Société : grève dans les transports

Aujourd'hui c'est jour de grève. A priori, si le site ratp.fr dit vrai, le RER A qui me concerne doit bien fonctionner. Ouf. C'est du coup l'occasion de parler un peu des transports en commun à Paris. Vaste sujet.

La région parisienne connaît en fait un vrai problème de société. Le travail se trouve à Paris centre dans l'ensemble, mais il est impossible d'y habiter (vous avez vu les prix du m2 ?). Le résultat est simple : tout ce petit monde de travailleurs habite en banlieue et le RER A est le transport en commun le plus surchargé au monde avec un million de voyageurs par jour...

Les incidents sont réguliers (une semaine sans pépin technique est rare), et aucune amélioration significative n'est à espérer tant la cadence est déjà tendue au maximum (à Auber, un train à quai toutes les 3 minutes, parfois moins)...

Alors messieurs les politiques, plutôt que de vous tordre la tête sur l'amélioration de la ligne, réfléchissez aux raisons de son engorgement. Aucune autre capitale au monde ne connaît un tel engorgement, le problème est donc ailleurs. Nota: je n'ai pas la solution ! je dis juste qu'il faut s'attaquer aux causes du problème et non à ses conséquences.

En attendant, la RATP continue de prendre ses usagers (eh oui, ils disent "usagers" et non pas "clients"... tout un état d'esprit) pour des abrutis. Il y a d'abord eu la fameuse campagne "objectif respect" aux slogans douteux et limite insultants comme "L'homo modernus connaît l'usage de la poubelle depuis 35 000 ans".





Mais aujourd'hui il y a mieux. L'usager est le grand responsable des retards sur les lignes ! Ben voyons.

Ca s'appelle "Plus de régularité sur toute la ligne", et les portes des rames ont été décorées d'autocollants qui disent "Retenir les portes c'est retenir le métro", par exemple.





Alors à la RATP ils feraient bien de changer d'agence de communication pour commencer. Et une approche simple et utile serait plus pertinente que de lancer de l'humour décalé au goût douteux et des insinuations honteuses sur le rôle des voyageurs dans les nombreux problèmes des lignes...

A Tokyo, par exemple, on trouve les stickers ci-dessous. Simple et parlant, ils ne visent qu'à favoriser le respect des clients entre eux ! C'est déjà mieux, non ?



mercredi 18 mars 2009

Economie : AIG au début de la fin

Enfin ! AIG va être démantelée par le gouvernement américain. C'est pas trop tôt ! Les chiffrent ont donné le tournis. Près de 100 milliards de pertes sur 2008, un plan de sauvetage de 180 milliards, 450 millions de bonus.

Du "grand n'importe quoi" comme on dit. C'est évidemment dur à avaler pour le contribuable américain, et il est plus que temps d'arrêter les frais. Mais mettons nous un instant à la place du salarié moyen d'AIG qui voit son groupe s'effondrer, qui va sûrement se retrouver au chômage et qui apprend que les responsables de la débâcle vont encore être grassement payés (primes de 450 millions) !? C'est juste horrible.

En égoïste, on peut se réjouir que les banques Françaises aient pu recouvrer une dizaine de milliards de dettes auprès d'AIG grâce à l'argent public américain. La crise étant initialement venue du système pourri du crédit à l'américaine, ce n'est finalement que justice que les Etats-Unis mettent à la poche pour renflouer le reste du monde.

N'empêche. Les Etats s'enfoncent tous autant qu'ils sont dans une spirale d'endettement pour palier aux aberrations du système financier. Mais cette dette a un coût, et pour la financer il va falloir trouver de la croissance dans les années à venir, si c'est encore possible...

Et même avec de la croissance, il va falloir que les Etats apprennent à faire des grosses économies "quand ça va bien" pour renflouer les caisses vidées "quand ça va mal". Du bon sens, quoi, mais on n'a encore jamais vu ça dans les ministères.

Mais c'est une autre histoire.

En attendant les mauvaises nouvelles d'AIG ont un effet turbo sur le marché, allez comprendre. La bourse américaine a encore clôturé en belle hausse hier : alors qu'il y a à peine plus d'une semaine je parlais du S&P en dessous des 700, il s'approche maintenant de nouveau des 800 points...

mardi 17 mars 2009

Salon du livre 2009

Ce soir je serai à la nocture du Salon du Livre 2009. J'espère pouvoir y rencontrer des éditeurs et peut être nouer des contacts dans le but de diffuser largement mes livres sur le Japon, pour l'instant auto-publiés sur Lulu.


Salon du Livre
Carnets de voyage, Tome 1Carnets de voyage, Tome 2


A cette occasion je me suis fait faire des cartes de visites adaptées à cette activité "blogger / photographe" !


Carte VisiteCarte Visite

lundi 16 mars 2009

Jeux : Flower, le jeux écolo !

Un ovni dans le monde du jeux vidéo, Flower est un jeu écolo et relaxant. Ici on ne joue pas à la guerre, on ne se prend pas pour une rock star. Ici on incarne simplement un pétale de fleur que le vent fait tourbillonner dans une campagne monochrome, à la recherche d'autres fleurs.



Chaque fleur touchée apporte un peu plus de couleur (dans ce monde de brute ?) et libère de nouvelles zones fleuries à découvrir. Chaque partie d'une dizaine de minutes permet de déconnecter totalement de notre monde, de nos soucis, pour un univers de beauté, de couleurs, de sons.

Nul besoin d'apprendre des manipulations complexes de la manette, ni de retenir le rôle précis des boutons. Il suffit de la pencher dans une direction pour que son pétale suive le mouvement et presser n'importe lequel des boutons fait souffler une légère brise sur ce monde féérique...





Le premier niveau consiste à faire renaître petit à petit une plaine verdoyante, pour terminer en apothéose par un vénérable grand arbre. Puis les niveaux suivants apportent de nouvelles couleurs, du bleu, du noir, du pourpre et permettent de réveiller le vent nécessaire au fonctionnement d'éoliennes.

Cycle des saisons, vie végétale, énergies renouvelables, autant de thèmes abordés en douceur, dans un monde où images et sons se pilotent d'un mouvement de manette pour un résultat totalement écolo, totalement relaxant.

Bravo.



jeudi 12 mars 2009

Citation

""And how can we win,
When fools can be kings,
""

Muse, Knights of Cydonia, sur Black Holes and Revelations, Juillet 2006.

mardi 10 mars 2009

Ecologie : les véritables chiffres du nucléaire

De nombreux défenseurs du nucléaire nous assurent qu’il s’agit d’une énergie d’avenir. D’ailleurs en France nous sommes très forts en nucléaire civil, cocorico. C’est même une des 12 raisons d’espérer pour la France avancée par le Point cette semaine (avec 250 ans de réserves annoncées !).

Personnellement, je n’arrive pas à trouver autant d’espoir dans les chiffres de cette filière. Tout comme le pétrole, l’uranium est une énergie non renouvelable. De l’aveu même des organisations pro nucléaire, les filons actuellement connus (permettant l’extraction pour un coût inférieur à 130 $/kg) ont un potentiel d’environ 4 millions de tonnes.

La consommation actuelle mondiale est faible (64 000 tonnes par an) mais ne permet de produire que 7% de la dépendance énergétique de la planète (35% pour le pétrole, 21% pour le gaz, 25% pour le charbon, 8% pour les énergies soi-disant renouvelables comme le solaire, l’éolien ou la géothermie).

En tant que prétendant au titre d’énergie d’avenir, le nucléaire doit être apte à remplacer une grande partie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sur le déclin. Disons que la part du nucléaire dans la dépendance énergétique mondiale passe de 7% à 50% (Passons, pour la beauté du raisonnement, sur les milliards qu’il faudrait investir pour en arriver là, parce que le nucléaire ça coûte très cher en investissement).

En l’état actuel des connaissances, la consommation mondiale en uranium s’établirait alors autour de 500 000 tonnes par an, et les réserves s’épuiseraient en à peine 8 ans...

Et ce calcul se base sur des chiffres qui datent de 2000 à 2006, la croissance mondiale continue chaque année d’augmenter notre dépendance énergétique. Je ne parle pas non plus du fait qu’il faut supposer le prix du pétrole stable puisque l’extraction et le transport de l’uranium nécessitent de l’énergie fossile !

Alors ensuite on peut faire de la science fiction au lieu de faire du journalisme. On peut parier sur des réacteurs de nouvelle génération qui multiplieront les rendements par 10 ou par 100. Ou encore on peut tabler sur la découverte hypothétique de nouveaux filons miniers encore inexploités.

Enfin, en France on a peut être des idées pour imaginer un futur où tout va bien, mais on n'a pas d’uranium ! Notre consommation nécessite l’importation de ce minerai depuis les grands producteurs que sont le Canada (25% de la production mondiale), l’Australie (19%) ou encore le Kazakstan (13%), le Niger (8%), la Russie (8%).

Il va donc falloir très sérieusement songer à être très copain avec ces pays, ce qui pourrait ne pas être si simple que ça dans un contexte international tendu par la crise (cf. les évènements récents sur le gaz Russe).