mardi 10 mars 2009

Ecologie : les véritables chiffres du nucléaire

De nombreux défenseurs du nucléaire nous assurent qu’il s’agit d’une énergie d’avenir. D’ailleurs en France nous sommes très forts en nucléaire civil, cocorico. C’est même une des 12 raisons d’espérer pour la France avancée par le Point cette semaine (avec 250 ans de réserves annoncées !).

Personnellement, je n’arrive pas à trouver autant d’espoir dans les chiffres de cette filière. Tout comme le pétrole, l’uranium est une énergie non renouvelable. De l’aveu même des organisations pro nucléaire, les filons actuellement connus (permettant l’extraction pour un coût inférieur à 130 $/kg) ont un potentiel d’environ 4 millions de tonnes.

La consommation actuelle mondiale est faible (64 000 tonnes par an) mais ne permet de produire que 7% de la dépendance énergétique de la planète (35% pour le pétrole, 21% pour le gaz, 25% pour le charbon, 8% pour les énergies soi-disant renouvelables comme le solaire, l’éolien ou la géothermie).

En tant que prétendant au titre d’énergie d’avenir, le nucléaire doit être apte à remplacer une grande partie des énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) sur le déclin. Disons que la part du nucléaire dans la dépendance énergétique mondiale passe de 7% à 50% (Passons, pour la beauté du raisonnement, sur les milliards qu’il faudrait investir pour en arriver là, parce que le nucléaire ça coûte très cher en investissement).

En l’état actuel des connaissances, la consommation mondiale en uranium s’établirait alors autour de 500 000 tonnes par an, et les réserves s’épuiseraient en à peine 8 ans...

Et ce calcul se base sur des chiffres qui datent de 2000 à 2006, la croissance mondiale continue chaque année d’augmenter notre dépendance énergétique. Je ne parle pas non plus du fait qu’il faut supposer le prix du pétrole stable puisque l’extraction et le transport de l’uranium nécessitent de l’énergie fossile !

Alors ensuite on peut faire de la science fiction au lieu de faire du journalisme. On peut parier sur des réacteurs de nouvelle génération qui multiplieront les rendements par 10 ou par 100. Ou encore on peut tabler sur la découverte hypothétique de nouveaux filons miniers encore inexploités.

Enfin, en France on a peut être des idées pour imaginer un futur où tout va bien, mais on n'a pas d’uranium ! Notre consommation nécessite l’importation de ce minerai depuis les grands producteurs que sont le Canada (25% de la production mondiale), l’Australie (19%) ou encore le Kazakstan (13%), le Niger (8%), la Russie (8%).

Il va donc falloir très sérieusement songer à être très copain avec ces pays, ce qui pourrait ne pas être si simple que ça dans un contexte international tendu par la crise (cf. les évènements récents sur le gaz Russe).

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