dimanche 27 décembre 2009

Emilie Simon en concert à l’Aéronef, Lille

J’ai assisté Samedi 12 décembre dernier au concert à Lille de la trop brève tournée d’Emilie Simon. Fin septembre sortait son quatrième album studio « The Big Machine » que l’on peut très certainement qualifier de tournant dans sa carrière. L’artiste déploie des ailes d’envergure internationale. Bien loin de l’électro intimiste de ses débuts, elle s’expatrie à New-York et trouve un nouveau son avec le producteur Mark Plati (Bowie, The Cure, Hooverphonic, Louise Attaque, Alain Bashung).

Les premières notes du disque explosent littéralement et nous emmènent dans un voyage où chaque mesure compte. Au contraire des titres formatés et répétitifs qui inondent les radios FM, chaque morceau délivre ici de multiples nuances sonores, des mélodies travaillées, des arrangements fouillés jusque dans le moindre sample, le plus petit bruitage.





Si la forme est bien ancrée dans XXIème siècle (texture résolument moderne, instruments synthétiques, rythmes dance), le fond puise dans l'inconscient collectif de ma génération trentenaire. Les mélodies de The Big Machine s’enracinent dans les références incontournables de la pop 80s, Kate Bush et Cocteau Twins en tête.

La technique vocale d’Emilie Simon s’envole également vers des sommets. La voix claire, puissante, versatile, c’est avec une maîtrise de diva pop qu’elle délivre les 12 titres de l’album. Que de chemin parcouru depuis ses premiers pas, en 2003, lorsqu’elle nous susurrait « oh mon amour, ton grain de voix fait mon bonheur à chaque pas » !

6 ans déjà en effet et une carrière bien remplie. 3 albums studio qui marquent une forte progression artistique ; la bande originale du film « La marche de l’Empereur » ; de multiples prix (Deux victoires de la musique, nommée aux Césars, au prix Constantin).

Samedi soir, donc, l’Aéronef de Lille accueillait un public de fans conquis d’avance. En 1h30 de spectacle, l’artiste interprète magistralement son nouvel album et revisite ses anciens titres. Les morceaux se fondent dans un tout parfaitement cohérent, les arrangements 2009 s'adaptant parfaitement aux mélodies des débuts.





Sur scène la formation est minimaliste : une batterie, un bassiste et Emilie au centre, en grande prêtresse des synthétiseurs, control freak du clavier et des potentiomètres. Son bras gauche enchâssé dans un gant techno-techno hérissé de boutons et de câbles, elle est tour à tour chef d’orchestre, chanteuse, claviériste, programmatrice de synthé en temps réel. Un tour de force de précision et de maîtrise.

S'il faut trouver des points négatifs à cette performance, disons que l'artiste est restée bien distante avec son public. Choix artistique ? Timidité ? L'interaction se limitera à un petit « merci » de temps en temps. Un petit regret, aussi : quel plaisir cela aurait été de l'entendre reprendre un titre de Kate Bush, inspiratrice de cet album.

Il faut au passage souligner le courage d'Emilie Simon d'honorer sa tournée malgré l'évènement qui a bouleversé sa vie privée juste avant la sortie de son album, fin septembre. Son petit ami ingénieur du son et producteur François Chevalier, 29 ans, a été en effet un des premiers Français tués par la grippe A.

Quoi qu'il en soit, face au succès de la tournée, deux dates ont été ajoutées in extremis au Casino de Paris en janvier. Alors qu'attendez-vous, réservez vos places !



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Crédit photo concert : Flickr "Désinvolt".

dimanche 13 décembre 2009

Fin de service

La grève du RER A continue demain. Ces quelques images témoignent de la gare Opéra / Auber presque totalement vide vendredi midi. Vision surréaliste d'une des stations les plus chargées de la région parisienne en temps normal.





"Fin de service matin, reprise à 16h30". Il est 13h38.

Une touriste asiatique hébétée et incrédule erre sur le quai fantôme. Les escalators fonctionnent à vide. Les rares voyageurs devront attendre au minimum 3 heures pour voir un train sur cette voie.