La soirée de Mardi était consacrée aux musiques de film, et les candidats ont eu le privilège d'être entièrement habillés par Jean-Paul Gaultier, présent dans le public et qui a semblé prendre beaucoup de plaisir à regarder cette émission. La "patte" Gaultier est bien visible dès la chanson d'ouverture (marinières pour tout le monde) et par la suite il parvient à trouver pour chaque candidat des tenues adaptées à leur personnalité.
Le nombre d'apprentis chanteurs diminuant, ils ont maintenant la lourde responsabilité de nous émerveiller deux fois en solo dans la soirée ! Le choix de la production pour l'ordre des poulains est habituel : les plus faibles en première moitié de soirée (Thomas, Damien, Leila), les favoris en deuxième moitié (Dalé, Camilla Jordana, Soan).
L'émission commence donc par
Thomas. Il ouvre le bal avec une reprise de Starsailor
Four to the floor. Cette chanson a une particularité. Elle est initialement sortie sur l'album Silence Is Easy en 2003 dans une version douce, acoustique, à la mélodie planante et aux copieuses nappes de cordes. Mais le succès est venu en 2004 grâce au single remixé "Duke Remix" qui accélère le tempo, épure la mélodie et remplace l'accompagnement symphonique par un pur beat de dance floor.
Thomas, comme toujours peu inspiré artistiquement, s'engouffre sur la version Dance en effleurant à peine la musicalité de l'original. Mais ne faisons pas la fine bouche, c'est en vrai Diva Disco qu'il nous donne envie de bouger et délivre une prestation excellente saluée par 4 bleus.
En deuxième partie d'émission, par contre, il perd tous ses moyens sur
Ce n'est rien de Julien Clerc. Son timbre est faiblard et il multiplie les fausses notes. Il semble pourtant content de lui après sa prestation, mais le jury sanctionne avec 3 rouges et un seul bleu donné par Lio qui restera globalement indulgente ce soir.
En seconde position,
Damien est l'éliminé de la semaine, décision juste des votes du public tant il a une fois de plus été "le maillon faible". Aucune de ses deux prestations ne convainc vraiment. Molasson sur la mélasse d'Etienne Daho
Le premier jour du reste de ta vie, son interprétation sans aucun intérêt marque le premier 4 rouges de l'émission.
Il tente de se rattraper en s'attaquant à Bob Marley sur
No woman, no cry. Au mieux de sa forme, il reste pourtant bien en dessous de ce que la chanson exige. Il n'a pas le groove, il ne donne pas toujours les notes, et son accent anglais n'est qu'une horrible patate chaude. Le monument Marley reste intouchable comme le souligne Philippe Manoeuvre qui donne un rouge, 3 bleus pour les autres.
Vient ensuite
Leila, qui navigue à vue depuis quelque temps. Son premier passage est très brouillon sur
Think d'Aretha Franklin, une ligne mélodique bâclée, des paroles mangées, oh là ! Leila perd toujours un peu le nord dès que le tempo accélère. 3 rouges et 1 bleu (Lio, encore).
Elle se rattrape très bien sur
Parle plus bas, chanson de Dalida sur la musique du Parrain. En évitant de bouger et de faire la folle, elle peut poser son timbre et s'exprimer réellement. Sa voix n'est pas sans rappeler celle de Muriel Moreno, la chanteuse de Niagara. Jean-Paul Gaultier l'habille d'un petit imperméable noir du meilleur effet. Seul Manoukian met un rouge, je ne le comprendrai jamais, celui-là !
Je passe rapidement sur
Dalé qui me semble totalement hors compétition maintenant. On connaît ses limites : bon crieur, il est incapable de poser sa voix sur une chanson lente, il n'arrive pas non plus à trouver le groove. Du coup il se plante en essayant une version douce et blues de
La musique que j'aime de Johnny Halliday (4 rouges) et se rattrape sur un titre adapté à ses petites capacités :
Sympathy for the Devil des Rolling Stones (4 bleus), servi par un orchestre déchaîné et un solo de guitare de haute voltige.
On passe alors dans la cour des grands avec
Camelia Jordana. Elle commence par
Anyone Else But You de The Moldy Peaches. Cette chanson intimiste est le prétexte à la scène qui noue la complicité entre les deux personnages principaux dans le film Juno.
Elle s'en tire haut la main avec 4 bleus. Nuance et légèreté rendent son interprétation agréable alors que le morceau, avec ses deux uniques accords entêtants, peut vite devenir lassant.
Puis elle repart du côté de ces chansons douces qu'elle sait si bien reprendre avec
Que reste-t-il de nos amours de Charles Trenet. Lio ne sera pas convaincue, évoquant le "manque de passé" dans l'interprétation, mais c'est par ailleurs 3 bleus. J'ai trouvé intéressant l'arrangement jazz / bossa nova tout en syncopes. Une rythmique très casse gueule (un départ un peu loupé en milieu de chanson, d'ailleurs) mais qui redonne un bon coup de jeune à ce classique.
Et je termine par mon rockeur préféré.
Soan s'attaque au monument Gainsbourg avec
Requiem pour un con. L'orchestration est magnifique, qui démarre en percussions comme sur la version originale, puis s'oriente vers une approche plus électro-rock qui caractérisait Gainsbourg sur la fin. Jouant à fond la provoc, Soan rend hommage à Gainsbarre en allumant une gitane en plein milieu de la chanson ! C'est un spectacle total qui laisse le jury mitigé avec 2 bleus / 2 rouges.
Il termine l'émission avec une version survoltée de
My Way, en allant chercher son inspiration du côté du Punk et des Sex Pistols. Et c'est un déchaînement de batterie, de guitares saturées, de rythme endiablé. Comme il avait su le faire sur Boy's Don't Cry il y a quelques semaines, il trouve un timbre de voix typiquement Punk, allant même jusqu'à prendre l'accent cockney typique de l'argot anglais.
Ce n'est plus La Nouvelle Star, c'est un véritable Show, un concert, et c'est 4 bleus bien sûr. Il faut, je pense, remercier M6 de permettre en prime time ce genre d'audace, de passer en quelques minutes de Charles Trenet à The Sex Pistols ! Du vrai punk / rock, live, à la télévision, à une heure de grande écoute, c'est suffisamment rare pour être souligné en ces temps de politiquement correct...
A suivre...